Nostalgie
Il est quatre heures, c’est l’heure du goûter ! Même devenue adulte, cette phrase me fait toujours autant d’effet. Un moment de partage et de gourmandise empreint d’une certaine nostalgie. A croire que l’enfant qui sommeille en moi fini sa sieste tous les jours à la même heure.
Quand je repense à mes goûters d’enfance, un souvenir revient sans cesse. Je revois mon père à la sortie de l’école. Ce jour-là, mon petit frère et moi avions droit à un croque chocolaté pour le goûter. Deux simples tranches de pain de mie avec quelques morceaux de chocolat fondu à l’intérieur, le tout toasté dans un vieil appareil à croque-monsieur qui fonctionnait à la flamme, puis soigneusement enveloppé dans un papier essuie-tout et une feuille d’aluminium. Nous nous régalions sur le chemin du retour de l’école, sous son regard amusé de nous voir tout barbouillé de chocolat.
L’heure du goûter est un moment de convivialité unique. Il construit des souvenirs, crée des moments de complicité, forge les futures habitudes alimentaires de nos enfants.*
Un repas obligatoire ?
Le goûter reste une collation et non un repas à part entière. Il représente 15% de l'apport calorique (200 à 400 cal. suivant l'âge et les besoins de l'enfant) dans une journée. Il est là pour palier un déjeuner boudé ou redonner de l'énergie avant une activité sportive ou avant d'aller faire ses devoirs. Il est nécessaire d'adapter sa composition selon les activités et l'appétit de chaque enfant.
Alors cela peut sembler être un vrai casse-tête et pourtant pour simplifier, on part sur l'idée qu'un goûter se compose d'un fruit, d'un produit céréalier, d'un laitage et d'une boisson. On est d'accord que c'est de la théorie. En pratique, on sait bien que les enfants adorent le goûter et qu'ils pourraient vider un paquet de biscuits dès la sortie de l'école et puis ne plus vouloir manger à l'heure du dîner. Alors on s'adapte.
Je batchcook mes goûters.
On est souvent étonné de voir que mes enfants mangent souvent des goûters maison. Alors les arguments "je n’ai pas le temps", "je ne saurais pas quoi faire", “c'est toute une organisation", ressortent assez souvent. On me dit que je suis "courageuse" de faire "tout cela" chaque semaine. Et pourtant si vous saviez !
J'ai commencé à faire mes goûters maisons, quand j'ai par hasard appris que la composition d'un des biscuits préférés de mon grand avait changé. Je n'avais aucune envie de recommencer à lire et relire, déchiffrer les étiquettes des emballages. C'est long, fastidieux et ça me saoule, j'ai l'impression de perdre mon temps !
Alors que préparer un gâteau au yaourt prend à peine 5 min. On laisse refroidir, on coupe en tranches et on congèle. Il suffit alors de prendre une ou deux tranches que je glisse dans la boîte à goûter de mon fils avec une barre de chocolat et une clémentine. Et voilà !
C'est à partir de ce constat que j'ai continué sur ma lancée. Je prépare désormais ma pâte à cookies que je congèle en boules et je profite du four allumé pour cuire le nombre de biscuits dont j'ai besoin. Les restants de brioche ou de cake, préparés durant le week-end, se retrouve congelés en tranches que je ressortirais dans les semaines à venir. Sans m'en rendre compte, je me retrouve avec un mini stock au congélateur, qui se renouvelle de lui-même au fil des semaines. Plutôt pratique !
Et les goûters du commerce dans tout ça !
Hé oui, contrairement à ce que vous pourriez penser, mes enfants mangent aussi des biscuits, achetés en magasin. Et heureusement d'ailleurs, parce qu'ils côtoient d'autres enfants et que l'appartenance à un groupe se fait aussi par le partage des biscuits à l'heure du goûter.
Mais ce n’est pas moi qui les achète. Ma mère et ma grand-mère en offrent régulièrement aux garçons donc ouf, je ne vais que rarement dans ce rayon où je me contente de prendre des biscuits basiques (palets bretons, sablés, spéculoos, petits beurre) en faisant attention aux suremballages.
Quand mon grand est rentré en primaire, je l’impliquais dans la préparation de son goûter. Maintenant, il préfère que je m’en occupe seule pour garder la surprise. J'alterne entre les gâteaux faits maison et ceux du commerce en gardant en tête son programme de la journée. J’ajoute de temps en temps un petit quelque chose de différent qui, je sais, lui fera plaisir.
L’idée est comme toujours de trouver l’équilibre dans sa façon d’appréhender les choses. En tant que parents, on fait de notre mieux et cela reste le plus important.
Farinaz